Grand Canyon
Quel trailer n’a jamais rêvé de courir dans un grand canyon en frôlant les rochers sculptés par des millions d’années de vent et de ruissellements d’eau ? Pas besoin d’aller au Colorado, il suffit juste de courir le trail des Gorges du Tarn.
Je savais que la journée allait être exceptionnelle, aussi j’ai décidé d’arriver la veille pour mieux m’imprégner du site et communier avec la nature avant qu’elle ne s’endorme.
Levé tôt le matin, je monte sur le belvédère au–dessus du gîte où j’ai dormi, pour assister au lever du soleil sur le Causse. Aucun doute, la nature a décidé de mettre le paquet ! Au fur et à mesure que le soleil apparaît, ses rayons inondent les parois du canyon et dévoilent rocher après rocher, arbuste après arbuste, un paysage somptueux. Et dire que c’est là que je vais courir !
Je reviens au gîte avec une pêche d’enfer et engloutis un petit déjeuner hyper-vitaminé avec une grosse ration de confitures faites maison.
J’ai hâte de m’élancer sur le chemin. Je récupère mon dossard et me voilà au départ sous un ciel bleu magnifique, en plein soleil.
Après une dizaine de kilomètres dans les bois et prairies fleuries d’estive, je descends dans le canyon. Le moment tant attendu. Tout autour de moi, des parois calcaires et dolomitiques immenses me contemplent tels des géants gardiens d’un héritage du passé. Le sentier monotrace serpente sous les voûtes rocheuses qui abritent d’anciennes bergeries construites avec des blocs calcaires prélevés dans la paroi même. On croirait voir les ruines de Mesa Verde au Colorado vestige d’une civilisation indienne disparue au XIII siècle. Il y a même une chapelle comme si les anciens avaient eu besoin de remercier Dieu tous les jours d’avoir créé cet environnement grandiose. La rivière aux eaux cristallines est juste en dessous maintenant, je ne sais plus de quel côté regarder, j’aimerais avoir des yeux tout autour de la tête. Au diable le classement et la performance, je ralentis pour profiter un maximum du spectacle et pas me casser la gueule car je ne regarde plus le chemin très étroit sur lequel je cours. Puis c’est la remontée vers le Causse, avec un bal de vautours fauves dans le ciel bleu azur en guise d’au revoir, un peu triste de quitter ces lieux magiques, mais il faut bien finir la course dans les temps.
Finalement, je fais le podium en M3 malgré un assez mauvais classement. C’était mon jour de chance ! C’était un jour à ne pas rater et que j’inscris dans le Best Of des annales de ma vie. Et pour couronner le tout, je rentre à Toulouse la sono à fond dans la voiture avec les meilleurs morceaux rock & blues de Rory Gallagher. L’année prochaine je dois revenir avec mes potes du Cosatrail et la web cam…
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